Réuni le 17 mars 2025, le quatrième Conseil de politique nucléaire (CPN) a marqué une étape cruciale dans la relance et la structuration de la filière nucléaire française. Avec des décisions fortes sur le financement du programme EPR2, la souveraineté en uranium et le développement des réacteurs de quatrième génération, l’État envoie un signal clair aux acteurs du secteur et renforce sa stratégie énergétique pour les décennies à venir.

Un Calendrier et un Schéma Financier Définis pour le Programme EPR2

Le programme EPR2, qui prévoit la construction de six nouveaux réacteurs à Penly, Gravelines et Bugey, voit son horizon se préciser avec une première mise en service attendue d’ici 2038. Le CPN a demandé à EDF d’amplifier ses efforts pour garantir la maîtrise des coûts et des délais, et de présenter d’ici la fin de l’année un chiffrage engageant. L’État a également précisé les grandes lignes du financement : un prêt bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction et un contrat pour différence avec un prix maximal de 100 €/MWh (euros 2024). Cette décision offre une meilleure visibilité aux investisseurs et conforte la stabilité financière du projet.

Sécuriser l’Approvisionnement et Moderniser l’Aval du Cycle du Combustible

Dans un contexte géopolitique incertain, la sécurisation des ressources en uranium devient un enjeu majeur. Le CPN a ainsi validé une stratégie de développement des activités minières d’Orano afin de renforcer l’indépendance énergétique du pays. Par ailleurs, le renouvellement des infrastructures de traitement du combustible à la Hague a été acté à travers le programme « aval du futur ». Ce dernier prévoit notamment la construction d’une nouvelle piscine d’entreposage des combustibles usés, essentielle pour répondre aux besoins du parc nucléaire existant et des futurs EPR2. Ce projet sera principalement financé par EDF, avec une gouvernance incluant Orano, EDF, le CEA et l’État.

L’Accélération du Développement des Réacteurs de Quatrième Génération

Le CPN a confirmé le soutien de l’État aux réacteurs avancés et aux petits réacteurs modulaires (SMR), avec un cadre de financement consolidé via France 2030. Un premier appel à projets a déjà permis de sélectionner onze entreprises innovantes, et la dynamique se poursuit avec l’accompagnement de ces initiatives. L’ambition de fermer le cycle du combustible reste un objectif clé, avec la nécessité de maîtriser les réacteurs à neutrons rapides et d’optimiser l’utilisation du plutonium et de l’uranium appauvri. Le CPN a également demandé au CEA de faciliter l’accès aux sites de Marcoule et de Cadarache pour les projets de démonstrateurs les plus avancés.

Un CPN Structurant pour l’Avenir du Nucléaire Français

Avec ces décisions, le CPN clarifie la feuille de route industrielle et énergétique du nucléaire en France. La visibilité donnée aux investissements, la modernisation du cycle du combustible et l’essor des technologies avancées témoignent d’une volonté politique forte de faire du nucléaire un pilier central de la transition énergétique et de la souveraineté nationale. Ces orientations, en parfaite cohérence avec la rédaction du futur contrat de filière nucléaire, renforcent la dynamique engagée par l’ensemble des acteurs du secteur.

Communiquée de presse de l'Elysée

 

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